Quatre-vingts ans après la libération de Cheval-Blanc.
Il était 11 heures, ce samedi 24 aout quand les chevalblanais se sont retrouvés sur la place de l’église pour commémorer la libération de leur commune en 1944 par les alliés et les militaires français, à la suite du débarquement victorieux en Provence. En présence de M. Lucien Stanzioneet M. Jean-Baptiste Blanc tous deux sénateurs du Vaucluse et de Mme Bénédicte Auzanot députée du Vaucluse, M. Roland Feron président de la FNACA Cheval-Blanc a donné la parole au maire M. Christian Mounier. Il a tout d’abord présenté la plaque qui sera installée sur la commune : il y est écrit : « Libéré par les soldats de la 3° division d’infanterie de l’armée américaine, au cours de la 2° guerre mondiale, le 24 aout 1944. » Puis le maire a rappelé que nous devions hommage et souvenir à ces hommes venus parfois de loin pour nous libérer du joug nazi. Certains en sont morts loin de leur pays.
Il y eu le dépôt de deux gerbes de fleurs, une minute de silence, la Marseillaise et tous furent conviés pour partager le verre de l’amitié.
Les chevalblanais sont venus assez nombreux pour participer à cette célébration, à ce geste de souvenir, et c’est bien ! Car en assistant à cette commémoration de notre libération en 1944, alors que la botte d’un des pires régimes fascistes et racistes avait écrasé la France, qu’il a fallu plusieurs années pour nous en libérer et devant le contexte mondial actuel, voici les réflexions qui me sont venues :
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » C’est l’article 1° de la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ». Il a déjà 235 ans, la Révolution française a conçu et édité ces droits de l’Homme et du Citoyen. La révolution a mené à bien des exactions, elle a créé la terreur, et a mis sur le trône un empereur à la place des rois. Mais elle a gravé dans le marbre cette « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ».
L’article 1° est d’une grande force, pourtant 235 ans plus tard nous continuons à ne pas considérer comme nos égaux des hommes qui n’ont pas notre couleur de peau, notre religion, ou notre milieu social. Cela ne veut pas dire qu’il y a des êtres supérieurs aux autres, non ! : ils sont égaux. Cela ne veut pas dire que certains ont des droits sur tes biens et l’Article 17 de cette même déclaration précise : « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité. ».
Cela ne veut pas dire qu’on n’a pas le droit de s’exprimer, cela ne veut pas dire non plus que tout est permis : L’Article 10 de la déclaration de 1789 précise : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
Alors qu’est-ce que cela veut dire ? Martin Luther King l’a bien exprimé en disant : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.» Respecter l’autre quelle que soit sa couleur de peau, sa religion, ses opinions politiques, et le traiter en égal, sans l’écraser, ni se faire écraser, voilà l’espoir pour l’humanité. Et, peut-être, alors nous ne mourrons pas ensemble comme des idiots. C’était peut-être le rêve des révolutionnaires de 1789, il n’est pas mort, relevons le drapeau.