La situation est grave et la médecine française est en difficulté. Que s’est-il passé pour que nous nous retrouvions dans cette situation. J’ai surtout un regard sur ce qui était et devrait rester la pierre angulaire de notre système de soins : Le médecin Généraliste. Plusieurs évolutions, au cours de ces dernières décennies, mettent en difficulté sa pratique :
– l’évolution de la science : La quantité de notions à acquérir a nettement augmenté,examens paracliniques, techniques thérapeutiques et chirurgicales, pharmacologie, etc… tout cela rend la consultation difficile et exercer seul, isolé, devient quasiment impossible.
– Or, la désertification médicale, qui est en marche depuis plus de vingt ans, isole de plus en plus les médecins. Et par là même les décourage à l’installation.
– Le poids des pouvoir publics, (ARS)qui s’affolent devant la raréfaction des médecins et la difficulté pour les citoyens à trouver un médecin pouvant les soigner, s’est porté sur le généraliste. Le voilà rendu responsable de l’encombrement des hôpitaux et, comme solution, on lui impose une permanence des soins bien difficile à supporter en plus de sa surcharge de travail. Tout ceci sans contrepartie, avec un prix de consultation des plus bas d’Europe : rien n’est fait pour encourager et soutenir les jeunes généralistes.
– Les patients ne voyant pas les difficultés, ayant du mal à être pris en charge, et voyant un coupable tout désigné par les politiciens et les pouvoirs publics se retournent contre le médecin généraliste : non seulement il n’y a plus de respect pour son travail, il faut dire que le patient connaît tout de sa maladie grâce à Wikipédia, mais il y a même une augmentation des agressions verbales et physique des médecins…
Quel avenir pour ce médecin de terrain : le médecin généraliste ?
Le docteur Hélène Paquentinest une jeune généraliste installée depuis septembre 2019 à Cheval-Blanc après avoir exercé 5 ans en cabinet médical libéral dans le nord. Depuis 3 mois, elle a intégré le nouveau pôle médical Vidauque, dans un lieu superbe, un local tout neuf et parfaitement adapté pour la prise en charge des patients avec parking et où exercent de nombreux paramédicaux. Mais à son grand regret elle reste seule médecin généraliste alors que des bureaux sont réservé pour d’autres confrères…. Alors elle se retrouve seule à prendre en charge une patientèle importante. Or Hélène est mère de famille et a deux enfants de 5 ans et demi et deux et demi, par ailleurs son mari a, lui aussi, un travail prenant. Cet isolement est mal supporté, être seule faire face aux urgences sans aide ni conseil de confrères installés la porte à côté. Mais on retrouve cet isolement par rapport aux confrères spécialistes, eux aussi débordés (peut être à cause de la pénurie de médecins) et qui ne sont plus facilement joignables. Il faut parfois passer des heures au téléphone pour obtenir un renseignement, un conseil. Tout cela donne le sentiment de s’en sortir comme on peut, de surnager, et ne pas pouvoir répondre correctement à la demande des patients. Qui sont de plus en plus exigeants et qui veulent tout, tout de suite. La concurrence des médecines parallèles et pesante : l’exemple d’avis pris en consultation à 26,50 € auprès de professeurs universitaires posant l’indication de chirurgie, quand le Chiropracteur propose de prendre cela en charge en consultations (50 € non remboursé). De plus les consultations sont de plus en plus lourdes : population vieillissante, la difficulté d’avoir un médecin entrainant un cumul de demandes lors de la consultation, et le temps passé au téléphone pour tenter de régler la situation n’est pas facturè. Il est certain qu’une revalorisation notable de la médecine générale s’impose de toute urgence.
Mais cela dépend beaucoup de l’Agence Régionale de Santé, qui est malheureusement gérée par des fonctionnaires non-médecins dont l’intérêt est l’économie de la sécu et la démagogie. Or la bonne santé de la population passera par la bonne santé de ses médecins.
Dans les dernières humiliations subies par les généralistes du tour de garde des communes au sud de Cavaillon qui assurent déjà des gardes de weekend (alors que ces gardes sont basées sur le volontariat) et qu’elles assurent aussi des créneaux dans la journée pour urgences envoyées par le 15, les voilà réquisitionnées par l’ARS pour assurer des gardes en soirée à la maison médicale de Cavaillon et ceci après des journées de travailsurchargées.
Tout cela est pour eux épuisant. Alors soutenez vos généralistes, il ne reste qu’à espérer que d’autres médecins viendront rejoindre Hélène dans ce superbe local du pôle médical Vidauque ou des bureaux leurs sont réservés. C’est à vous de faire passez l’info à tous, pour espérer des candidatures. Défendez les généralistes contre les demandes abusives de l’ARS. Faites en sorte que la pérennité de ce si beau métier soit préservée : car c’est votre santé qui en dépends.
Bertrand Sergent.
4 réponses sur “La détresse des jeunes médecins.”
Merci pour ces informations importantes concernant notre pôle médical.
Le docteur Paquentin doit être soutenu et tout doit être mis en oeuvre (Mairie, Conseil Départemental, LMV…) pour inciter à l’installation d’un autre médecin.
Plus globalement il serait souhaitable, sans montrer du doigt et sans accusations partisanes, d’avoir une réflexion sur les causes de cette situation (politiques publiques, Ordre des médecins, évolutions des métiers liés à la santé, coût de la santé….).
A suivre….
Merci Claude, et en effet cet article est écrit pour que les chevalblanais prennent conscience des difficultés de la médecine. Qu’ils se mobilisent pour Cheval-Blanc. Mais c’est aussi une porte ouverte à des réflexions plus vastes et plus profondes sur l’évolution de notre médecine..
Bertrand Sergent.
Bien sur que nous allons faire passer le message ……….C estcertain que la medecine , pour ne citer que cela , part a la derive et ca devient plus qu inquietant !!!
Merci Bertrand de nous alerter, nous le voyons deja , mais il faut vraiment en prendre conscience !!
Mais que peut on faire concretement devant ce train en marche ???
Brigitte : Tu as raison de poser cette question.
Des actions sont déjà entreprises par les collectivités locales :
– Le conseil départemental (dont Christian Mounier est vice-président) a créé 4 centres de santé (Cadenet, Apt, Avignon et Valréas) où plusieurs médecins salariés se sont installés.
– Il va mettre en place un minibus médical équipé pour aller dans les déserts médicaux
– Une structure « Vaucluse attractivité », soutenue par l’Ordre des médecins fait de la promotion pour notre département ainsi qu’à la fac de médecine
– Des médecins accueillent des internes dans leurs cabinets
– Le pôle médical Vidauque a été construit pour accueillir de nouveaux médecins, avec navette à disposition des patients pour ceux qui en auraient besoin.
Sur le plan des usagers :
– Aller aux urgences seulement en cas de problème grave.
– Respecter les médecins qui font ce qu’ils peuvent. Ne pas les agresser. Savoir patienter.
– S’adresser directement à eux en cas de critique sans le faire sur les réseaux sociaux.
– Ne pas considérer qu’ils sont disponibles 24 h. sur 24 : ils ont besoin de repos et de loisirs pour rester en forme.
– Accepter de payer plus cher les généralistes : Ils sont les moins bien payés d’Europe et moins bien que les ostéopathes, magnétiseurs et autres guérisseurs.
– Vanter et répandre la nouvelle qu’il y a un beau pôle de santé prêt à recevoir de jeunes généralistes sur notre belle commune : plus on en parle plus il y aura des chances que l’un d’entre eux soit tenté.
– Avoir une hygiène de vie correcte pour avoir moins besoin de soins.
Merci pour ces informations importantes concernant notre pôle médical.
Le docteur Paquentin doit être soutenu et tout doit être mis en oeuvre (Mairie, Conseil Départemental, LMV…) pour inciter à l’installation d’un autre médecin.
Plus globalement il serait souhaitable, sans montrer du doigt et sans accusations partisanes, d’avoir une réflexion sur les causes de cette situation (politiques publiques, Ordre des médecins, évolutions des métiers liés à la santé, coût de la santé….).
A suivre….
Merci Claude, et en effet cet article est écrit pour que les chevalblanais prennent conscience des difficultés de la médecine. Qu’ils se mobilisent pour Cheval-Blanc. Mais c’est aussi une porte ouverte à des réflexions plus vastes et plus profondes sur l’évolution de notre médecine..
Bertrand Sergent.
Bien sur que nous allons faire passer le message ……….C estcertain que la medecine , pour ne citer que cela , part a la derive et ca devient plus qu inquietant !!!
Merci Bertrand de nous alerter, nous le voyons deja , mais il faut vraiment en prendre conscience !!
Mais que peut on faire concretement devant ce train en marche ???
Brigitte : Tu as raison de poser cette question.
Des actions sont déjà entreprises par les collectivités locales :
– Le conseil départemental (dont Christian Mounier est vice-président) a créé 4 centres de santé (Cadenet, Apt, Avignon et Valréas) où plusieurs médecins salariés se sont installés.
– Il va mettre en place un minibus médical équipé pour aller dans les déserts médicaux
– Une structure « Vaucluse attractivité », soutenue par l’Ordre des médecins fait de la promotion pour notre département ainsi qu’à la fac de médecine
– Des médecins accueillent des internes dans leurs cabinets
– Le pôle médical Vidauque a été construit pour accueillir de nouveaux médecins, avec navette à disposition des patients pour ceux qui en auraient besoin.
Sur le plan des usagers :
– Aller aux urgences seulement en cas de problème grave.
– Respecter les médecins qui font ce qu’ils peuvent. Ne pas les agresser. Savoir patienter.
– S’adresser directement à eux en cas de critique sans le faire sur les réseaux sociaux.
– Ne pas considérer qu’ils sont disponibles 24 h. sur 24 : ils ont besoin de repos et de loisirs pour rester en forme.
– Accepter de payer plus cher les généralistes : Ils sont les moins bien payés d’Europe et moins bien que les ostéopathes, magnétiseurs et autres guérisseurs.
– Vanter et répandre la nouvelle qu’il y a un beau pôle de santé prêt à recevoir de jeunes généralistes sur notre belle commune : plus on en parle plus il y aura des chances que l’un d’entre eux soit tenté.
– Avoir une hygiène de vie correcte pour avoir moins besoin de soins.