La Licorne a reçu Fouché et Talleyrand pour « Le souper » de Brisville.

Une soirée singulière : nous nous sommes retrouvés à souper avec deux monstres de l’histoire de la France: Fouché et Talleyrand. Des monstres politiques tout d’abord, car ils sont restés influents tout au long des événements de la Révolution française et tandis que les têtes tombaient, comme Robespierre ou Danton, pourtant des leadeurs de cette révolution, eux ont survécus. Des monstres tout court, car pour rester influents, pour rester au sommet, ils n’ont pas hésité à assassiner, tirant sur les manifestants à coup de canon ou faisant tuer sans pitié des innocents, comme le duc d’Enghien.

Nous étions là, à souper avec eux tandis que les négociations entre ces deux hommes puissants, 
qui se détestaient mais que les circonstances historiques condamnaient à s’entendre, se déroulaient devant nous. Nous avons assisté à ce qui fut peut-être le premier débat politique de république française.

Les deux comédiens du Théâtre de la Ronde, Laurent Masson et Edouard Perrot, mis en scène par Vincent Jullien, ont su faire vivre ce beau texte où l’on retrouve la violence de Fouché et l’humour cynique de Talleyrand.

Nous aussi, comme Chateaubriand, nous étions là quand « ….Tout à coup une porte s’ouvre ; entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché ….»  Chateaubriand , dans Mémoires d’outre-tombe.

Bertrand Sergent.